Chemin en pierres de schiste dressées
Un ouvrage patrimonial remarquable et pourtant si souvent oublié, à tel point qu’il nous arrive de le piétiner….
Et pour cause, puisqu’il s’agit de nos rares chemins de campagne constitués d’un enrochement réalisé à l’aide de pierres de schiste dressées. Cette technique ancestrale, pratiquée jusqu’au début du siècle passé traduit une approche durable.
Les chemins de liaison les plus importants, qui présentaient de fortes déclivités, étaient habilement construits :
- Ils étaient faits avec les matériaux locaux, voire même à portée de mains,
- La technique permettait de construire une fondation solide qui faisait également office de couche de roulement,
- La technique de pierres sèches, comme les murs de soutènement que l’on rencontre fréquemment dans notre Ardenne, est à la base de ces chemins,
- Pas de mortier, des matériaux solides qui offrent malgré tout une souplesse suffisante pour épouser parfaitement les mouvements de sol dus au gel sans pour autant se désagréger.
Malheureusement, avec une gestion peu sensible au respect du patrimoine, idéalisant béton et tarmac, ces chemins sont en grand péril car souvent arrachés et jugés trop vieux, compliqués à restaurer.
Pourtant, quelle richesse, quelle technique et quelle résistance ! Grâce à eux, les problèmes liés à l’érosion de l’eau, aux dégâts du ruissellement étaient naturellement contrés grâce à leur pouvoir de drainage et de ralentissement de la vitesse d’écoulement. Bref, un exemple de simplicité et de durabilité à suivre, même pour des engins démesurés.
Pour information :
Andorre, l'Autriche, la Belgique, l'Irlande et le Luxembourg ont officiellement rejoint, ce 5 décembre 2024, la Croatie, Chypre, la France, la Grèce, l'Italie, la Slovénie, l'Espagne et la Suisse dans l'inscription multinationale de la « construction en pierre sèche, connaissances et techniques », sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité à l’UNESCO.